Lendas e Historias

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(ler em português)

Canelha da Caçadeira

- Ça s’est passé là-bas, dans cette canelha!(1)

- Qui te l’a dit?

- Personne ne me l’a dit! Moi, j'y étais!

À la fête de Trindade, ils s’étaient déjà mésentendus, mais Desidério en a emmené deux de Caravelas chez lui; Sarmento aussi en a fait de même à deux de Benlhevai et ainsi réussirent à les séparer. Lorsque je les ai vu arriver, aussitôt je dis: «-Ça va commencer la bagarre! -" Aussitôt dit, aussitôt fait! La fête foraine n’avait même pas encore commencé, par hasard Felismino passa devant eux, il glissa et tomba de tout son long. Tous les autres commencèrent à rigoler.

Il se tourna vers un d’eux:

 - De quoi tu rigoles?

- De que j’en ai envie! Je ne peux pas?

- Prends garde, ou tu vas rigoler chez toi!

- Fais voir!

Aussitôt Felismino se jeta vers l’un deux, mais ils s’y étaient déjà préparés. L'un d'eux ôta sa ceinture et, en traître, l'a frappé au dos; ceux de Benlhevai, lorsqu’ils virent cela immédiatement vinrent à sa rescousse. Albino en jeta un par le mur et aussitôt ils se colletèrent les uns aux autres.

Quelqu'un appela les gendarmes qui, à grand-peine, parvinrent à les écarter. Libório reçut un coup de couteau au ventre et un autre en eut de même deux au visage.

Les gendarmes en attrapèrent un dont il semblait déjà qu’ils le cherchaient à cause d'un autre coup de couteau lors d’une bagarre à la foire de Chãos. Ils l'ont gardé dans la cour de l’officier civil du village et il y fut surveillé par ses assistants.

Entre-temps les autres se sont sauvés, quoique ceux de Benlhevai les eurent poursuivis, jamais ils ne les ont retrouvés. Alors ils se tournèrent vers l’autre qui avait été poignardé. A grand-peine les gendarmes les continrent pour parvenir à ce qu’ils ne fussent pas roués de coups.

Les choses suivirent son cours, la fête alla son train; à l'aube, les gendarmes prirent le prisonnier, lui attachèrent les mains derrière le dos et se mirent en route vers la ville. Auparavant, l’officier civil du village avait demandé à deux ou trois de Benlhevai d’accompagner les gendarmes jusqu’au Noval, car deux gendarmes qui avaient été à la fête à Vale Frechoso les y attendraient déjà. Sitôt arrivés, les quatre partirent avec le prisonnier.

Donc, ce fut ainsi! Le machacaz(2), les mains liées, suivait entre les gendarmes; moi, Zé da Adelina et Sebastião à l'arrière.

- C'est pour ça que je t'ai dit que j'ai tout vu!

À Tapado, nous prîmes cette canelha(1). A mi-parcours, nous entendîmes un grand fracas avec un éclat, venant du côté de la canelha(1).

L'un des gendarmes cria:

- C'est un fusil de chasse!

Tous tachèrent de se mettre à l'abri. Un autre coup de feu et le mandicante(3) emprisonné s'est mis en fuite.

Un gendarme lui cria:

- Arrête! Sinon, tu meurs!

Pas d’arrêt. Il fuyait de plus en plus. L'un des gendarmes l'a poursuivi le menaçant d'une arme, on entendit encore un autre coup de feu et aussitôt un cri de douleur. C'est le gendarme qui fut touché.

L'autre commença aussi à tirer des coups vers l'endroit d’où venait le feu, vida le chargeur. On entendit le remue-ménage de leur fuite, puis tout devint silencieux; seuls les geignements du gendarme s’entendaient, se plaignant de douleur. Il avait reçu un coup de feu dans l'épaule; un peu plus sur le côté et c’était dans le cou.

Ce fut un grand trouble. Les gendarmes qui étaient à Vale Frechoso arrivèrent à Benlhevai et emmenèrent le blessé à Vila Flor.

Le lendemain matin, arrivèrent beaucoup de gendarmes, avec beaucoup d'armes et les chiens. Toute la matinée, ils ont fouillé la canelha(1), en suivant les pistes. Il semble que le fusil de chasse y fut trouvé aussi.

Ils ont même attrapé celui qui a tiré le coup de feu, qui s'apprêtait à traverser vers l'Espagne. Lorsqu'ils l'ont ramené à Mirandela, c'était un jour de marché et ils ont traversé au milieu de tout ce monde. Ceux qui l'ont vu, ne l'ont même pas reconnu, il ressemblait à un Christ.

C'est pourquoi on commença à l'appeler la Canelha da Caçadeira, à cause de cette bagarre.

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(1) Canelha – Chemin étroit, bordé d’un mur de chaque côté.

(2) Machacaz – Nom péjoratif qui désigne quelqu’un fainéant et de mauvais caractère.

(3) Mandicante – Fainéant, clochard, vaurien.