Lendas e Historias

Lendas e Historias

(ler em português)

Lavandeira (Bergeronnette ou Lavandière)

Depuis presque une semaine que la nourriture n’était que des choux avec un peu de sel, même son lait maternel pour le nourrisson commençait déjà à lui manquer. Ça avait été une sacrée année, sa truie avait été mangée par les gitans; du jour au lendemain elle commença à chanceler, jusqu'à ce qu’un matin il la trouva morte. 

«Elle était fiévreuse et l’on ne pourrait pas la manger…», enfin, on l’a enterrée; deux semaines après, les chaudronniers l'ont déterrée, l’ont mangée à leur faim et il semble qu'aucun d'eux ne fut mort.

Le potager, petit et sans eau, n’a guère donné. Son homme ne travaillait pas; il y avait beaucoup de monde et peu de travail. Le peu qu’il y avait, c’était seulement à la «grande maison» du village et là ce n'était pas pour tous.

Elle l'avait déjà fait, on disaient que cela lui venait de famille; on disait qu’il en était de même avec sa mère, et pour bien dire, avec elle aussi. Son homme aimait plutôt le vin et parfois c'était elle qui restait au pain et à l’eau.

Elle savait bien où se trouvait le fermier! En fin d'après-midi, à Veiga, derrière une cabane, guettant où se nichaient les étourneaux.

Elle se vêtit d’une jupe plus serrée avec un tablier par-dessus, vu que les racontars sont plus tranchants que le couteau que «Três c’roas» utilisait pour tuer les cochons. Elle accommoda ses cheveux et s’en alla!

- Je vais chez ma tante lui demander quelques œufs.

Son homme n'a même pas entendu.

Lorsqu’elle arriva chez son oncle Arnaldo, elle le vit là au loin, à sa place habituelle. Elle ôta le tablier et redressa sa jupe.

En passant, il s’aperçut aussitôt de ce qu'elle voulait.

- Ermelinda, entre dans la cabane.

Ce n'était pas la première fois…

- Vous l’auriez bien voulu, mais mon homme ne travaille plus ici !

- Dis donc ma fille! C’est le patron qui commande.

- C’est seulement pour quelques-uns! Romariz y est toujours et le mien reste à la maison.

- Romariz s’accommode bien avec les bœufs, et ton homme, pas tant que ça...

- Des blagues, mon homme a déjà travaillé avec eux plus d'une fois.

- Entre dans la cabane et on verra après!

……………………………………………………………………………………………………………………………………………..

Avec les mains, elle repoussa quelques brins de paille de ses cheveux, lissa sa jupe.

- Dis-lui de commencer demain.

- Où?

- Dis-lui que c'est dans ce terrain-là où il y a toujours beaucoup d'oiseaux, qu’on appelle les lavandières, là-bas, côté Prado.

- Demain tu retourneras à la «grande maison», le fermier m’a vue et me l’a dit; tu iras vers Prado, un terrain que tu connais, où il y a toujours beaucoup de lavandières.

- Je sais, ces oiseaux suivent toujours la charrue, à la recherche de petits vers. Vraiment, tu es bien vaillante! Il y a quelque temps je l’ai cherché et il m’a dit "que cette année il n’embaucherait plus personne" - et maintenant il te dit ça?

- Je ne sais pas! Peut-être qu'il en a eu besoin.

Elle sortit son téton pour le nourrisson et il lui sembla qu'il ne ressemblait pas beaucoup à son père. 

Elle haussa les épaules.